🎤 Interview – Data centers spatiaux pour l’IA : une idée pas si bête (Julien Villeret, EDF)
Des géants de la tech envisagent d’installer des data centers dans l’espace pour répondre aux besoins explosifs de l’IA, en misant sur l’énergie solaire et des infrastructures orbitales inédites mondiales.Interview : Julien Villeret, directeur de l’innovation d’EDFEn partenariat avec EDFPourquoi l’idée d’installer des data centers dans l’espace séduit-elle les géants de la tech ?Un data center, ce n’est pas seulement de l’informatique et des serveurs : c’est avant tout une question d’énergie, et de beaucoup d’énergie. Même si les puces et les modèles d’IA deviennent plus sobres, les usages explosent, notamment avec l’IA générative et l’inférence. Résultat : les besoins en calcul augmentent de façon exponentielle, et donc la consommation électrique aussi. La vraie question, aujourd’hui, c’est comment fournir une énergie massive, fiable et au coût le plus bas possible à ces infrastructures. C’est là que l’espace commence à faire rêver les grands acteurs du numérique comme Google, Amazon ou Tesla.En quoi l’espace apporterait-il un avantage décisif par rapport à la Terre ?Sur Terre, raccorder un data center au réseau électrique prend des années. Il faut des autorisations, creuser des tranchées, poser des câbles à très haute tension : c’est lourd, long et peu compatible avec le rythme du numérique. Dans l’espace, l’idée est de se rapprocher du Soleil. L’énergie solaire y est quasi permanente et beaucoup plus intense qu’au sol : en orbite géostationnaire, on capte jusqu’à 20 à 50 fois plus d’énergie. Il n’y a quasiment pas de cycle jour-nuit, ce qui permet une production continue. Sur le papier, c’est une source d’énergie abondante, puissante et presque illimitée.Comment communiquer avec des data centers situés en orbite ?Les technologies existent déjà. On fait exactement comme avec des constellations de satellites type Starlink : des communications à très haut débit entre l’espace et la Terre. Certes, la latence est un peu plus élevée qu’avec des infrastructures terrestres, mais pour des services d’IA, quelques dizaines de millisecondes ne posent aucun problème. Ce n’est pas idéal pour le gaming ultra-réactif, mais pour le traitement de données ou l’IA, c’est tout à fait acceptable et déjà opérationnel.Est-ce réellement faisable aujourd’hui, ou est-ce encore de la science-fiction ?Techniquement, c’est crédible. Économiquement, c’est encore un énorme pari. Des acteurs comme la startup StarCloud, soutenue par NVIDIA, ont déjà lancé un premier satellite avec des GPU embarqués, mis en orbite par SpaceX, capable d’exécuter des modèles d’IA comme Gemma de Google. C’est encore très symbolique, mais ça fonctionne réellement.Les défis restent immenses : rayonnements cosmiques, températures extrêmes, usure accélérée des composants et surtout le refroidissement, très complexe dans le vide spatial. Sans parler du coût des lancements, encore élevé malgré les progrès. Si les promesses de lanceurs comme Starship ou New Glenn se concrétisent, avec des coûts divisés par dix, l’équation pourrait changer. Pour l’instant, on est clairement sur un moonshot, comme le projet Suncatcher développé par Google au sein de sa division X, ambitieux et audacieux… mais encore loin d’un déploiement massif.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don 🗞️ Newsletter : https://mondenumerique.substack.com Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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🇫🇷🇨🇦 Debrief Transat – Privés de réseaux sociaux, les jeunes Australiens contournent les règles
Ça y est, l’Australie a interdit les réseaux sociaux aux moins de 16 ans. Mais les jeunes rusent...Avec Bruno Guglielminetti (https://moncarnet.com/)L’Australie tente de bannir les jeunes des réseaux, mais...Depuis cette semaine, les jeunes Australiens de moins de 16 ans sont censés être exclus des réseaux sociaux. Une nouvelle loi impose aux plateformes de supprimer leurs comptes. Problème : seuls dix réseaux sont concernés par le texte. Résultat, les adolescents migrent en masse vers des applications comme Lemon8, Yoop ou Coverstar, qui échappent (pour l’instant) à la régulation. Lemon8, appartenant à ByteDance (maison mère de TikTok), est même devenue l’appli la plus téléchargée du pays en un jour. Le gouvernement promet d’adapter la loi, mais la réactivité des jeunes dépasse celle des législateurs.États-Unis : les visiteurs bientôt obligés de livrer 5 ans de vie numérique ?Un décret américain prévoit d’imposer à tout visiteur étranger de fournir un historique de cinq ans de ses activités numériques (réseaux sociaux, publications publiques). Ce projet, en discussion pour 60 jours, provoque un certain émoi, notamment en France. En réalité, la collecte d’informations est déjà partiellement en place via la demande ESTA, même si la saisie reste optionnelle. Le changement : l’application mobile deviendrait obligatoire, notamment pour capter de meilleures photos. Une extension de la surveillance ? Oui. Une nouveauté totale ? Pas vraiment.Adobe et OpenAI : création d’images et PDF intégrés dans ChatGPTAdobe intègre ses outils phares – Photoshop, Acrobat, Adobe Express – directement dans ChatGPT. Une nouveauté qui permet de générer une image avec l’IA, puis de la modifier dans Photoshop sans quitter l’interface. Idem pour les PDF. Ce partenariat vise à contrer Google et son IA Gemini, qui progresse rapidement. Pour les utilisateurs, le bénéfice est net : gain de temps et nouvelles possibilités créatives. C’est aussi une illustration concrète de la fusion croissante entre IA générative et outils métiers.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don 🗞️ Newsletter : https://mondenumerique.substack.com Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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📆 L’HEBDO 13/12 – Les architectes de l’IA accélèrent, l’Europe résiste, la Chine avance
Cette semaine : les architectes de l'IA, GPT 5.2, les meilleurs smartphones, futures lunettes google, data centers dans l’espace, rapprochements Chine et Europe, souveraineté numérique et protection des données de santé.💡Découvrez Frogans, l’innovation française qui réinvente le Web [PARTENARIAT] Les maîtres de l’IALe magazine Time consacre ses personnalités de l’année aux "architectes de l’intelligence artificielle" : Sam Altman (OpenAI), Elon Musk (xAI), Mark Zuckerberg (Meta), Jensen Huang (NVIDIA), Demis Hassabis (DeepMind), Lisa Su (AMD), Dario Amodei (Anthropic) et Fei-Fei Li (Stanford). Tous incarnent une année 2025 marquée par l’essor fulgurant – et parfois inquiétant – de l’IA générative (lire sur Monde Numérique).ChatGPT 5.2 : la réponse d'OpenAI à GoogleOpenAI publie dans la précipitation une nouvelle version de son modèle, quelques semaines à peine après GPT 5.1. Objectif : reprendre la main face à Gemini 3, le modèle de Google qui domine les benchmarks. GPT 5.2 mise sur de meilleures compétences en analyse d’images, rédaction de code et manipulation de tableaux.Meta change de cap, IBM alerteMeta abandonne l’open source avec son futur modèle « Avocado », successeur de LLaMA, et confie la direction de l’IA à Alexander Wang. Une rupture de philosophie. Dans un autre registre, Arvind Krishna (PDG d’IBM) tire la sonnette d’alarme : l’IA va droit dans le mur, avec ses coûts économiques, techniques et énergétiques devenus insoutenables.Musk contre l’EuropeElon Musk s’en prend publiquement à l’Union Européenne après une amende de 120 millions d’euros contre X pour non-respect du DSA. Les smartphones les plus résistants 60 Millions de Consommateurs publie un classement surprenant : les smartphones les plus fiables sont… chinois. Xiaomi, Oppo ou OnePlus devancent Apple et Google.Google mise sur les lunettes, la tech sur l’orbiteGoogle revient dans la course aux lunettes connectées avec trois modèles annoncés pour 2026. Data centers dans l'espaceInstaller des data centers dans l’espace ! C'est la nouvelle lubie des géants de l'IA. Julien Villeret (EDF) explique pourquoi cette vision, autrefois farfelue, s’impose face aux limites terrestres d’approvisionnement énergétique.Chine et Europe : convergence ou défiance ?Depuis Pékin, la journaliste Shanhui Zhang (CGTN) décrypte les ambitions sino-françaises autour de l’intelligence artificielle après la visite d’Emmanuel Macron. Coopération éducative, dialogue sur les données : les deux blocs veulent avancer, malgré une méfiance persistante en Europe.Souveraineté numérique et protection des donnéesEnfin, dans un dossier spécial réalisé avec NetApp, à l'occasion de l'événement Insight Xtra, Guillaume de Landesherr (NetApp France) évoque les défis du cloud de confiance. Paul Cayot (Télédiag) revient sur une cyberattaque évitée de justesse grâce à des snapshots réguliers. L’enjeu de la protection des données, notamment de santé, n’a jamais été aussi critique.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don 🗞️ Newsletter : https://mondenumerique.substack.com Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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📰 Actu – MCP, un protocole pour les connecter tous… à l’IA
Les géants de l'intelligence artificielle préparent un protocole universel pour permettre aux IA d'interagir avec tous les services numériques sans intégration spécifique.Un langage commun pour les agents intelligentsLes intelligences artificielles peinent aujourd’hui à agir efficacement dans un monde numérique fragmenté. Chaque outil ou service utilise sa propre API, ses propres règles d’interaction. Pour qu’un agent IA exécute une tâche concrète, il doit apprendre à dialoguer avec une multitude de systèmes hétérogènes. C’est à ce problème que répond MCP, le Model Context Protocol, conçu comme un langage universel entre IA et outils numériques.Une initiative d’Anthropic, soutenue par la Linux FoundationCréé en 2024 par deux ingénieurs d’Anthropic, David Soriapara et Justin Sparsomers, MCP vient de franchir une étape décisive : son passage sous l’égide de la Linux Foundation, via une nouvelle entité baptisée Agentic AI Foundation. L’objectif est clair : faire de MCP un standard ouvert, neutre et interopérable, comme l’a été Linux pour les systèmes d’exploitation. Cette fondation assurera la gouvernance, la documentation et la diffusion du protocole.Une architecture en trois couches pour un fonctionnement transparentLe fonctionnement de MCP repose sur une structure en trois éléments : l’agent IA qui formule une demande, le serveur MCP qui traduit cette demande en actions possibles, et l’outil compatible qui exécute l’action. Chaque service numérique déclare ses fonctions, permissions et formats, tandis que l’utilisateur garde la main sur les autorisations. Le protocole agit comme une API universelle, une « grammaire » commune pour permettre aux IA de manipuler n’importe quel outil numérique.Vers une nouvelle ère d’interopérabilité pour l’IALe développement de MCP s’accélère. OpenAI l’intègre dans ChatGPT, Google déploie ses propres serveurs compatibles, et une communauté de développeurs se constitue autour du standard. MCP n’est plus un simple prototype : il amorce son industrialisation. À terme, chaque service numérique pourrait devenir plug and play pour les IA. Une révolution silencieuse, mais potentiellement majeure, dans l’architecture du web intelligent.Site officiel MCP-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don 🗞️ Newsletter : https://mondenumerique.substack.com Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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🎤 Interview – Agents, LLM et biomédecine : les futures armes contre le cancer (Jean-Frédéric Petit-Nivard, Owkin)
L’intelligence artificielle transforme l’analyse médicale en révélant des motifs cellulaires invisibles à l’œil humain et en améliorant diagnostic, recherche scientifique et développement de nouveaux traitements contre le cancer.Interview : Jean-Frédéric Petit-Nivard, Chief Business Development Officer d’OwkinComment l’IA peut-elle concrètement améliorer les soins en oncologie ?Chez Owkin, notre objectif est d’utiliser l’intelligence artificielle pour mieux comprendre les maladies et améliorer la prise en charge des patients. Un exemple marquant remonte à 2019, avec notre publication dans Nature Medicine autour du projet Maisonnette. Nous avons montré qu’à partir d’images de biopsies – où l’on observe cellules cancéreuses et immunitaires – l’IA pouvait prédire la survie des patients. Là où cela devient passionnant, c’est que le modèle a redécouvert des critères connus des anatomopathologistes, mais aussi identifié de nouveaux motifs invisibles à l’œil humain, car nécessitant d’analyser des millions d’images. L’IA devient ainsi un véritable outil de recherche, capable de révéler des mécanismes biologiques que l’on n’avait jamais explorés.Aujourd’hui, vos technologies sont-elles réellement utilisées dans les hôpitaux ?Oui, et c’est une grande fierté. Certains de nos outils diagnostiques ont obtenu un marquage CE et sont désormais utilisés en pratique clinique. Ils aident les médecins à mieux diagnostiquer certaines pathologies et à orienter les patients vers les traitements les plus adaptés. Ce travail a été possible grâce à nos collaborations étroites avec de nombreux centres hospitaliers et de recherche, comme Gustave Roussy, l’Institut Bergonié, l’AP-HP ou encore des hôpitaux en Angleterre et en Allemagne. L’impact sur la vie des patients est réel, même si le développement de nouveaux traitements nécessite encore plus de temps et de validations.Quelles technologies d’IA utilisez-vous et comment les appliquez-vous à la santé ?Nous nous appuyons sur des architectures variées : CNN, LLM, modèles fondation… Beaucoup ont été initialement développées par les grands acteurs technologiques tels que Google DeepMind ou Meta AI, mais nous les adaptons à nos données biomédicales. L’un des enjeux majeurs consiste à transformer des images ou des données biologiques brutes en représentations mathématiques de qualité. C’est ce travail de representation learning qui rend possible des prédictions fiables et interprétables. Nous avons aussi beaucoup contribué au federated learning, permettant d’entraîner des modèles sur des données distribuées, un sujet décrit dans plusieurs de nos publications disponibles sur le site d’Owkin.Et demain : quelles sont les prochaines étapes pour Owkin ?Nous venons de lancer K-Pro, une nouvelle plateforme qui facilite la recherche biomédicale grâce aux agents et aux LLM. L’autre étape déterminante sera la publication des résultats de notre premier essai clinique, aujourd’hui en phase 1, mené en Australie, en Europe et aux États-Unis. Nous avons beaucoup d’espoir : confirmer notre hypothèse thérapeutique donnerait un sens immense à notre travail. Par ailleurs, de nouveaux outils diagnostiques arrivent, renforçant encore notre ambition d’accélérer la recherche et d’améliorer la vie des patients.-----------♥️ Soutien : https://mondenumerique.info/don 🗞️ Newsletter : https://mondenumerique.substack.com Hébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Le podcast tech Monde Numérique décrypte l’actualité du numérique et les enjeux des technologies. Qui suis-je ? Jérôme Colombain, journaliste spécialiste des technologies et de l’innovation depuis plus de 25 ans (France Info, La Chaîne Techno, Tech & Co), 3ème influenceur tech français au classement Tyto 2025.Que propose ce podcast ?Monde Numérique explore les grands sujets du secteur de l'innovation à travers des news, des interviews d’experts et des échanges éclairants dans un langage clair et accessible à tous les publics. Le podcast aborde les technologies et les questions éthiques, économiques et sociétales qui y sont liées.Des rendez-vous réguliers : L'HEBDO, un magazine complet chaque samedi, et des interviews versions longues, des actus, des éditos ainsi que des reportages les autres jours de la semaine.Indépendant et neutre, Monde Numérique propose une lecture critique mais constructive du progrès technologique et des transformations profondes que cela provoque dans nos vies, nos métiers et notre société. Loin des discours marketing, place est faite à la pédagogie, la curiosité et la réflexion. Le ton est journalistique, rigoureux et ouvert. Au menu : intelligence artificielle, cybersécurité, data, cloud, robotique, réseaux sociaux, souveraineté numérique, environnement, innovation… À qui s’adresse ce podcast ? Que vous soyez professionnel du numérique, étudiant, journaliste, décideur, ou simplement curieux de comprendre les innovations qui changent le monde, ce podcast est votre rendez-vous pour prendre du recul et nourrir votre culture numérique.Comprendre la tech pour mieux décider, mieux agir, mieux vivre avec elle !Mots-clés : podcast tech, innovation, technologie, intelligence artificielle, IA générative, numérique, cybersécurité, data, cloud, robotique, réseaux sociaux, régulation, souveraineté numérique, transformation digitale, environnement, emploi, société, économie numérique, actualité tech.⭐️ L'Hebdo version longue & sans pub :https://audmns.com/nwdktWU🌍 Site Web :https://mondenumerique.info🗞️ Newsletter :https://mondenumerique.substack.com/📹 YouTube :https://www.youtube.com/@mondenumerique♥️ Soutenir le podcast :https://mondenumerique.info/donHébergé par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.