L'OFAST et la lutte contre le narcotrafic
Depuis plusieurs années, la France fait face à une intensification notable du narco-trafic sur son territoire. Ce phénomène, longtemps concentré dans certains quartiers, s’étend désormais à l’ensemble du territoire national, avec des impacts croissants en matière de sécurité, d’économie souterraine et de cohésion sociale.
Face à cette réalité, les pouvoirs publics ont multiplié les initiatives. Depuis 2017, le gouvernement a renforcé sa stratégie de lutte contre les trafics de drogue à travers plusieurs dispositifs :
- La création, en 2020, de l’OFAST, l’Office Anti-Stupéfiants, chargé de coordonner l’action des différents services engagés sur le terrain.
- Le plan national de lutte contre les stupéfiants, annoncé en septembre 2023, qui s’articule autour de trois axes : asphyxier les trafics, renforcer la coopération internationale, et mener une politique de prévention à l’échelle nationale.
- Les opérations "Place nette", lancées dans de nombreuses villes, qui visent à démanteler les points de deal de manière coordonnée et ponctuelle, avec des résultats visibles mais aussi des limites en termes de pérennité.
Plus récemment, une proposition de loi a été déposée début mars 2025, avec plusieurs mesures fortes :
- la création d’un parquet national dédié à la criminalité organisée et d’un état-major opérationnel pour coordonner les services.
- renforcement des techniques d’enquête et de renseignement, en autorisant notamment l’accès encadré aux messageries cryptées, les interceptions satellitaires et la mise en place d’un statut des informateurs.
- Enfin, elle engage une offensive économique contre les trafiquants, en facilitant la confiscation de leurs biens, en élargissant la lutte contre le blanchiment et en permettant la fermeture administrative de commerces utilisés comme façades. Ce texte s’inscrit dans une volonté politique clairement affichée : faire de la lutte contre le trafic de stupéfiants une priorité nationale.
Mais concrètement, comment se mène cette lutte sur le terrain ? Quels sont les résultats ? Et surtout, quelles sont les difficultés auxquelles les forces de l’ordre et les magistrats sont confrontés ?
Pour répondre à ces questions, j’ai le plaisir de recevoir aujourd’hui Christian de ROCQUIGNY, contrôleur général et adjoint au chef de l’OFAST pour échanger sur l’état du narcotrafic en France et les leviers d’action concrets mis en œuvre au quotidien.